1 janvier 2002
Voici donc le premier roman de Mathieu Gaborit, qui a lancé la fantasy française… Agone, fils d’un baron d’Urguemande, refuse d’hériter du rang de son père, et ne songe qu’à rejoindre Préceptorale, une troupe itinérante qui apprend aux paysans à lire. Mais avant cela, il lui faut se plier à la dernière volonté de son père : accepter de suivre, six jours durant, l’enseignement de Souffre-Jour, le meilleur et le plus mystérieux des collèges. Torturé par son passé, placé au centre d’une intrigue qui a le Souffre-Jour pour théâtre et ses étranges occupants pour acteurs, il doit choisir son destin, duquel dépendra peut-être celui du royaume tout entier.
On rentre très rapidement dans l’univers des « Crépusculaires », avec ses personnages hauts en couleur et ses nombreuses marques d’originalité, telle l’épée dotée d’une âme qu’utilise Agone. Le rythme est rapide et les évènements s’accumulent jusqu’à se bousculer, nous faisant quelque peu regretter que l’ensemble n’ait pas été légèrement plus dilué. Marque d’inexpérience sans doute, tout comme le style qui faiblit parfois – assez rarement il faut l’admettre. Mais en dehors de cela, c’est à une fantasy vibrante et parfaitement maîtrisée que nous avons affaire, une quête initiatique doublée de la découverte d’un univers vraiment réussi. Une très bonne lecture, et surtout l’un des meilleurs romans du genre qu’il m’ait été donné de lire.
(Réédition en un tome revue et corrigée de « Souffre-Jour », « Les Danseurs de Lorgol », « Agone », également parus chez Mnemos)
5/5
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