» Le fiel  » fait suite à  » Cœur de Phénix « , dont j’avais donné une critique ici. De Januel, fils de l’Onde et porteur, en son cœur, d’un Phénix impérial, dépend l’avenir des phéniciers et du m’Onde entier. A lui seul il constitue une menace mortelle pour la Charogne…

Dans ce second volet, l’auteur semble avoir privilégié la psychologie des personnages, tout spécialement celle de Januel. A moins qu’il n’ait voulu recentrer toute l’histoire sur… A moins qu’il n’ait voulu… Enfin, bref, on ne sait pas trop ce qu’il a cherché à faire, il est même possible qu’il n’en ait lui-même qu’une assez mince idée.
Les quatre-vingt premières pages sont pour le moins de mauvais augure : j’avais rarement lu récit aussi pauvre, stéréotypé et ennuyeux. Puis l’impression disparaît comme par enchantement pour laisser place à du Gaborit authentique, à sa verve, sa capacité à nous faire vivre aussi bien les moments d’action que de réflexion, de sentiment… Malgré cela, le récit a des difficultés à convaincre. Il paraît un peu désordonné, et les péripéties reflètent plutôt bien cet état, mêlant l’excellent au médiocre. Le problème provient du personnage principal, qui en dehors de vaines tentatives d’originalité garde trop d’atours du héros de fantasy typique : une sorte d’élu impulsif, avec pouvoirs magiques, une épée… J’en passe, et des meilleures.
La seule véritable force de ce roman, c’est l’idée de remplacer le classique affrontement bien/mal par un affrontement vie/mort. Mais les passages de réflexion censés apporter crédibilité à l’ensemble font franchement douter de cette même crédibilité, jusqu’à en menacer la cohérence même de cet univers !

Au final, c’est plutôt un échec ; on se demande d’ailleurs si ce second volet n’aurait pas été artificiellement allongé pour donner au cycle trois tomes de dimensions égales. L’explication se tient… Quel dommage que le grand talent de Mathieu Gaborit (le livre parvient, au-delà de tous ses défauts, à divertir le lecteur !) soit terni par une histoire vraiment pas à la hauteur.