Ayerdhal se lance dans la fantasy… Alors bien sûr, les écueils habituels de cet auteur se retrouvent démultipliés par le côté » poétique « , sans parler du ton mélodramatique adopté. Si vous êtes un anticollectiviste convaincu, l’utopie selon Ayerdhal risque fort de vous agacer.
« Parleur », c’est l’histoire d’un personnage qui va tenter de faire changer le monde médiéval dans lequel il vit par la seule parole, un monde où les dirigeants complotent dans le seul but de se maintenir au pouvoir au détriment, toujours, du petit peuple. L’argument n’est donc pas des plus originaux. En plus, les sentences du héros, » Parleur « , sont assénées comme des vérités générales à un peuple qui (on aurait du mal à le lui reprocher) ne trouve aucun moyen de se sortir d’un système féodal auquel il est aliéné… Résultat : ça marche ! La peinture du monde médiéval est criante de réalisme, et l’histoire est extrêmement prenante. Un très bon livre, qui illustre bien cet « humanisme » souvent évoqué pour décrire le style d’Ayerdhal.